Le circuit des urgences en oncologie en période de Pandémie doit subir une réorganisation de façon à :
– Assurer la sécurité des patients et du personnel soignant notamment durant les transferts vers les services de radiologie.
– Dépister précocement les patients COVID
– Continuer à prendre en charge correctement les autres complications infectieuses non-COVID
Néanmoins, parmi toutes les urgences médicales en oncologie deux en particuliers requièrent une adaptation de la conduite à tenir en période COVID:
1- La neutropénie fébrile:
D’une part, la neutropénie fébrile est l’une des complications les plus fréquentes en oncologie. D’autre part, Liang et al a montré que le fait d’avoir reçu une chimiothérapie durant les 14 jours avant l’admission pour COVID est un facteur aggravant pour la mortalité.
Les mesures classiques devant une neutropénie à savoir une évaluation du risque selon le score de la MASCC et la mise sous antibiothérapie probabiliste soit par voie intraveineuse soit par voie orale restent standard.
Idéalement, tous les patients en neutropénie fébrile devraient bénéficier d’une PCR COVID même en absence de symptômes respiratoires. Néanmoins, cette mesure semble difficile à mettre en place pour des raisons de disponibilité du test. Une alternative intéressante serait de réaliser un scanner thoracique systématique étant donné que Liang et al a démontré que les lésions de pneumopathie du COVID sont significativement plus fréquentes chez les patients atteints de cancer ( 94% versus 74%). Par ailleurs, une attention particulière sera accordée à la recherche d’une lymphopénie quasi-systématique dans le COVID-19.
Le test PCR COVID serait alors réalisé secondairement chez les patients avec un scanner positif et chez les patients qui ne deviennent pas apyrétiques après 48H
2. L’insuffisance respiratoire:
La dyspnée est un motif fréquent de consultation en urgence oncologique. Plusieurs diagnostics sont classiquement évoqués en fonction du cas clinique du patient:
- Les épanchements pleuraux
- Les compressions médiastinales
- Les insuffisances respiratoires dues à des métastases diffuses
- Les embolies pulmonaires
- Les pneumopathies infectieuses
- Les pneumopathies iatrogènes
- Les cardiopathies
Classiquement, une radiographie pulmonaire est réalisée dans un premier temps, suivie d’un scanner thoracique ou d’un angioscanner selon la présentation clinique.
Il serait judicieux de proposer d’emblée un scanner thoracique pour tous les patients, étant donné que d’une part le rendement de la radiographie pulmonaire est faible pour les lésions COVID et d’autre part que la fièvre est un élément inconstant chez les patients COVID positifs.
En cas de présence de lésions de pneumopathie qu’elles soient franchement évocatrices de COVID ou non, le patient doit bénéficier d’un test PCR COVID.
Ces deux conduites à tenir visent à éviter un diagnostic tardif du COVID chez les patients atteints de cancer et de mettre en route les mesures adaptées de façon précoce.
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